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Les soins palliatifs (SP) sont de plus en plus considérés comme une question de santé mondiale. Ce rapport examine l'état actuel des SP au Maroc et les défis auxquels le pays est confronté pour fournir des SP accessibles et efficaces à ses citoyens. Il a été estimé que plus de 163000 marocains ont besoin SP chaque année. Un consultant national a été recruté pour accompagner le processus d'adaptation des indicateur et une réunion hybride de deux jours a été organisée á Rabat par le Centre collaborateur de l'OMS ATLANTES avec l'OMS-Genève, l'OMS-EMR et l'OMS-Maroc pour examiner et adapter aux réalités culturelles un ensemble d'indicateurs. L'OMS a choisi le Maroc et impliqué les acteurs des secteurs de la santé, de l´enseignement secondaire et de la formation professionnelle de l´enseignement supérieur et l'Association Marocaine des SP. ATLANTES a fourni un outil de collecte suivant le Cadre conceptuel de l´OMS et un système de notation à quatre niveaux : stade précoce, intermédiaire, établi, et avancé. Le rapport souligne les forces et les faiblesses de chaque indicateur et fournit un résumé du niveau de mise en œuvre dans chaque domaine. L'autonomisation des individus et des communautés est mise en évidence par deux indicateurs. Le premier, montre une forte présence nationale et infranationale de défense des SP et de promotion des droits des patients (stade avancé). Le second (stade précoce), indique l'absence d'une ligne directrice nationale concernant la planification préalable des soins. Par rapport aux politiques sanitaires, le Maroc dispose de lignes directrices en matière de SP pour les maladies non transmissibles (MNT). En 2010, Le Maroc a inclus les SP dans les politiques nationales de santé notamment dans le plan national de prévention et de contrôle du cancers et dans la Stratégie Nationale Multisectorielle de Prévention et de Contrôle des Maladies Non Transmissibles 2019–2029. Les services de SP sont inclus sur la liste du paquet minimum de soins dispensés au niveau des soins primaires (stade avancé), mais il n'y a pas encore de mécanisme de suivi pour l'accès à ces services. Même s'il n´existe pas une autorité nationale qui coordonne les SP, rattachée au Ministère de la Santé, les SP sont intégrés séparément dans le cadre des actions des différents services de la division des Maladies Non Transmissibles (stade établi). Concernant la recherche, il y a une Conférence Nationale de SP prévue tous les ans (stade avancé) et, il y a quelques publications scientifiques liés aux SP (stade précoce). Par rapport à utilisation de médicaments essentiels, la consommation annuelle notifiée d'opioïdes en équivalent de morphine orale par personne est de 1,34 milligrammes (stade précoce) et 100 % des établissements de santé, à tous les niveaux, disposent médicaments essentiels contre la douleur et pour les SP. Très peu des patients ayant des besoins palliatifs ont accès à de la morphine orale dans la communauté ou à l'hôpital chaque année (stade précoce). En ce qui concerne la formation, sur 18 écoles de médecine, 18 propose un module obligatoire ou facultatif en SP pour les formations de base (stade avance) ; pourtant il n'y a pas d'un diplôme d'études spécialisées (DES) en médecine palliative destinée aux médecins. Le niveau des prestations de SP (services intégrées) est au stade précoce :Il'y a 12 unités fixes de soins palliatifs et 26 unités mobiles délivrant les soins palliatifs à domicile, (0,03/100 000 habitants) mais il n'existe pas encore de programmes pédiatriques spécialisés à l'échelle nationale. En conclusion, cette valuation a mis en évidence que malgré un engagement politique, professionnel et communautaire croissant, il y existe des carences au niveau éducationnel, de la recherche, de l'accès aux médicaments essentiels et surtout, dans le niveau de disponibilité des équipes de SP, reflétant encore un accès insuffisant aux SP pour les marocaines.
Palliative care (PC) is increasingly seen as a global health issue. This report examines the current state of PC in Morocco and the challenges the country faces in providing accessible and effective PC to its citizens. It has been estimated that over 163,000 Moroccans need PC every year. A national consultant was recruited to support the indicator adaptation process, and a two-day hybrid meeting was held in Rabat organised by the WHO Collaborating Centre ATLANTES with WHO Geneva, WHO EMR and WHO Morocco to review and align a set of indicators to cultural realities. The WHO chose Morocco and involved players from the health, secondary education, vocational training and higher education sectors, as well as the Moroccan Palliative Care Association. ATLANTES provided a collection tool based on the WHO's Conceptual Framework and a four-level scoring system covering early, intermediate, established and advanced stages. The report highlights the strengths and weaknesses of each indicator and provides a summary of the level of implementation in each area. The empowerment of people and communities is highlighted by two indicators. The first shows a strong national and sub-national presence in advocacy for PC and the promotion of patients' rights (advanced stage). The second (early stage) indicates the absence of a national guideline for advance care planning. In terms of health policy, Morocco has established guidelines for the PC in regard to non-communicable diseases (NCDs). In 2010, Morocco included PC under national health policies, notably in the National Cancer Prevention and Control Plan (PNPCC by its acronym in French) and in the National Multisectoral Strategy for the Prevention and Control of Non-Communicable Diseases 2019-29. PC services are included in the list of minimum care packages provided at the primary care level (advanced stage), but as yet, there is no monitoring mechanism regarding access to these services. Even though there is no national authority attached to the Ministry of Health that coordinates PC, these services are incorporated separately into the activities of the various departments of the Non-Communicable Diseases Division (established stage). In terms of research, a National PC Conference is held every year (advanced stage), and there are a few PC-related scientific publications (early stage). In relation to the use of essential drugs, the reported annual consumption of opioids in oral morphine equivalent per person is 1.34 milligrams (early stage), and 100% of healthcare facilities at all levels have essential pain management and PC medicines. Very few patients with palliative needs have access to oral morphine within the community or hospital each year (early stage). As far as training is concerned, 18 out of 18 medical schools offer a compulsory or optional module in palliative medicine as part of their basic training (advanced stage); however, there is no specialist diploma (SSD) in palliative medicine for doctors. The level of PC services (integrated services) is at an early stage: there are 12 fixed palliative care units and 26 mobile units delivering palliative care at home (0.03/100,000 inhabitants), but there are as yet no specialist paediatric programmes at a national scale. In conclusion, this assessment highlighted that, in spite of growing political, professional and community commitment, there are shortcomings in terms of education, research, access to essential medicines and, above all, in the level of availability of PC teams, which still reflects insufficient access to PC for Moroccan citizens.